Derrière chaque mot se fait entendre une petite implosion ; phrases pétaradantes-radiantes, moteurs à implosion disséminés en mines fines à carburation lente dans la campagne ébaubie de tes cils.

Un clin de toi, et tout s’illumine. Comme jadis en Grèce ancienne, œil louche vers la lumière torve qui dissimule.

A pleines mains, j’ai pris tes seins. Pâte ductile, pain des dieux ne se refusent. Et double la mise ainsi à foison.

Oublie le son, délaisse le sens, murmurait la Muse indécente. De sens nul sa vulve écarlate. Borborygmes et gazouillis dans l’azur bêlant.

Mais pourquoi le ciel, demeure des dieux ? Toujours plus haut ! lance l’athlète abruti. La gloire est de nos jours devenue si peu de chose.

Au firmament, la firme ment, fabrique à mensonges. Tu songes sérieusement à détruire ce monde, puis te détournes de tout projet.

Mots qui implosent en imposent. En pure perte vraiment ?

Ainsi parlait notre ami lointain, le vrai-menteur : purée de poix à l’horizon grésille longuement puis soudain s’embrase, emporte tout sur son passage. Fjords ne s’étonnent, cornes des brumes brament jusqu’à nous.

Poissards et poissonnières s’étreignent goulument sur les étals nombreux sous les yeux con-cul-pissants de la foule amoureuse de merde et de foutre.

Extase, extase ! s’exclament échansons et dapifers.

Longue sera la route jusqu’à toi, douce hermine. De bond en bond dans une neige immaculée, que résonne ton nom jusqu’au sommet du crêt !

Avec la craie des jours, trace le cercle magique qui délire-délivre ! Et bondit par-dessus l’abîme des mots ainsi en son sein dispersés !

Jean-Michel Guyot

6 novembre 2023