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V - ALBA
Rêve

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 Article publié le 29 octobre 2023.

oOo

— Ne me mens pas !

— Je ne te mens pas. J’y étais.

— Et c’était comment ?

— C’était la nuit.

— Sous la Lune, je suppose…

— Tu supposes bien. Je pouvais le voir en pied à cette distance. Le comte était mon meilleur ami, même si je n’étais pas de son sang. Et la comtesse une merveilleuse compagne de mah-jong.

— Tu n’as jamais joué au mah-jong. C’est moi qui y joue. Depuis l’enfance. Tu t’es approprié, dans ton rêve, de ce qui appartient à mon enfance, pas à la tienne…

— Mettons. Le cerveau est un propriétaire têtu. On ne discute pas avec lui. Tu devrais le savoir, mais ton enfance ne t’a pas enseigné le chaos. Je le voyais. Je ne l’avais jamais vu. On en avait parlé ici, entre deux verres. Avec des photos à l’appui. Comment croire que le type qui s’amène chez vous en 4L est un aristocrate qui possède un château et des terres et même des avoirs coloniaux que le royaume chérifien ne lui dispute pas alors que mes grands-parents ont tout perdu là-bas, même leurs meilleurs souvenirs. Ça me rendait jaloux de savoir que si j’avais eu du sang bleu, ne serait-ce qu’une goutte, comme Joaquín, je penserais le monde et les hommes autrement, j’en suis sûr. Joaquín a toujours pensé autrement et on ne le savait pas, on pensait qu’il pensait comme tout le monde, mais il ne savait pas tout, ou du moins il n’avait pas tout imaginé, il avait même renoncé à se marier et à donner des enfants à son royaume. J’avançais. La nuit était claire, bleue, sans profondeur, chaudes ombres contradictoires, et les toitures (tu penses bien s’il y en a plusieurs, des tas de toitures qui forment la géométrie la plus complexe qu’il m’ait été donné d’observer) scintillaient comme autant de miroirs où le ciel retrouvait un peu de sa finitude originelle. Ici, chaque seconde compte. La mort parle. De tout et de rien. Comme dans la vie. (Je te rappelle que j’étais dans un rêve jusqu’à ce que tu y mettes fin par je ne sais quelle brisure tintammaresque) Puis je me suis retrouvé dans une allée bordée de noirs ibiscus pourtant en fleur. Au loin, car c’était une allée interminable, la porte du château était grande ouverte et une robe flottait dans la brise qui arrivait des montagnes formant l’horizon. Je pensais que c’était la comtesse, elle m’attendait, bras ouverts, même si je ne suis pas de la famille. J’étais aux anges. C’est alors que…

— Que le verre m’a échappé…

— Qu’un type s’est interposé, le visage éclairé par sa torche alors que le mien ne pouvait être que plongé dans l’ombre, et j’ai su, ne me demande pas pourquoi je t’en prie ! j’ai su au plus profond de moi que je venais de rencontrer le premier extraterrestre de ma vie

— Macarel

 !

 

 

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