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Article publié le 22 octobre 2023. oOo Lorsque je suis devant une feuille vierge ou sacrée, une page ou un plan virginal, je le profane de ma plume. Je crée le monde. La matière noire qui s’extrait de mes phalanges, selon un rythme soutenu, produit une écriture parfaitement illisible qui suit le rythme de mon cortex. Le plus souvent dans le silence, je réitère l’acte d’écriture, sans me lasser le moins du monde. Comme si j’écrivais depuis des centaines de milliers d’années. Depuis toujours, en somme... Cet acte d’écriture absorbe le monde lui-même qui finit par se dissoudre au cœur de mes formes narratives. Un recyclage ontologique synonyme d’érection littéraire. Ce sentiment de plénitude et de puissance illimitées qui me traverse, c’est probablement ce que l’on appelle communément le bonheur. Le bonheur dans sa plus haute intensité. Voué à se répéter et répéter encore. Bien au-delà de sa matérialité éditoriale, bien au-delà des prix ou récompenses, bien au-delà de son propre fatum - celui de conquérir le monde et de provoquer des événements historiques ou de pleine dimension qui me dépasseront à jamais : « Le Narrateur » ( 2015, Chasseur Abstrait ) considéré comme un chef d’oeuvre par son auteur, « Magnus » comme l’édifice majeur de ma littérature, destinée à ruisseler partout jusqu’à inspirer les futures sentinelles de la discipline... - , la littérature abstraite est avant tout le lieu d’une haute spéculation narrative à l’intérieur de laquelle œuvre à plein régime le concept de simplicité. Oui, l’acte d’écrire, à mes yeux, est l’incarnation de la simplicité dans toute sa splendeur, c’est-à-dire de variations énigmatiques qui finissent par trouver leur propre unité. Jusqu’à ce qu’un nouvel éparpillement apparaisse, en quête, là aussi, de sa juste agrégation.
La littérature est à faire sans cesse. Le monde aussi.
Bonheur austère, bonheur aristocratique, bonheur spartiate... bonheur adjectivable, encore et encore. Simplicité d’une vie dominée par la littérature et son Golgotha, ainsi que la recherche du bonheur conjugal. Demeurer simple jusqu’à l’excès, afin de ne pas accroire que le bonheur est ailleurs... |
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