Après un rêve Egyptien, mêlé d’un conte de Grimm
Escalades du vert et neige de princesse,
au pied d’une eau friable et couronnée de lierre
au miroir à la pomme-poison adamique,
et centaines de pierres dont la vulve sent
l’étincelle amadouée pour un cunnilingus
éveillant le palais. Le sable-pyramide
est d’une prétention de chambre sans un mur
ni la somme d’un toit. Le natron d’un baiser
fait sortir du sommeil Néfertiti de son
voyage vers les dieux , cependant qu’un azur
lavande se fourvoie, entre les rails du soir
qui sort d’un réservoir de mots sept fois tournés
dans une bouche absente, il faut de se pencher,
prendre acte et s’attabler, pour baiser le réveil.
Les laveuses du soir lessivent les linges
des écarts du corps, avec le sourd battoir
de la lune en rêvant à voix nues, au crassier
amoureux de la nuit qui vient. Et les grillons
rapiècent l’air fleurant la sueur des aisselles
et le halètement salé des ouvrières
de l’amer mouvement toujours recommencé,
du crépuscule à l’aube dans l’ave des mots
échangés au parloir des langues déliées ;
d’où le songe est exclu, le rêve est un congrès
de fées qui s’ignorant, tissent le drap de vie
sous le savon des astres qui entre leurs mains,
fait que le changement nait de l’éclaboussure
des conversations qui inventent le monde.
Des fourmis d’émotions se ruent en caravanes,
en tibia d’arpenteur sur les feuilles tigrées,
de leur précieux acide. Une bibliothèque
active met le feu, au givre du silence
invoulu mais subi, dans le canapé bleu
d’un ciel en canopée à l’archet agité
qui fait monter l’ardeur et ouvre les aisselles
où la rosée se forge un effluve probant,
pour décrire l’élan que prennent chaque chose
afin d’être nommées, comme fières Bacchantes
dont Euripide échauffe la scène en délire,
où des femmes s’ébattent dans le bois des formes,
où les louves des fables louent échevelées,
les sèves réveillées au nerf de Dionysos.