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Article publié le 16 juillet 2023. oOo Le ciel se compisse dans ses manuterges Gilbert Bourson, Ailleurs ici * Ne frémit le monde Sous ta compote de virgules Ciel générique
Ascendants funestes L’échelle de Jacob est brisée Dédain au fil de l’eau Ophélie en sait quelque chose
Et montent les eaux furieuses Qui emportent tout sur leur passage Ne me parlez pas de déluge ! Il n’y a pas d’âge pour la survie ! * Les sarments de genévrier crépitent Dans l’âtre de la caborde qui embaume C’est fou quand on y pense Cet élan sensoriel qui retombe En panaches de fumée âcre
On ne dira jamais assez La force du vent qui s’ignore Ignore jusqu’aux avanies et avaries Qu’il cause en toute innocence * Ici demeure la combe Et non loin le bori qui t’abrite pour la nuit Le Causse Méjean aride à souhait Hospitalier pourtant Légers tes pas dans le sous-bois
Dans la combe enjôleuse Tu n’as pas daigné de dénuder Amie De là date notre mésentente Tes seins de nacre auraient fait merveille Sous ma langue J’ai bu la petite piquette à ma gourde En guise de représailles * Au loin, dans un autre monde, J’y pense souvent sous le vent, Passent des nuages en foules compactes
Un meurtre de corbeaux jacasse dans la grisaille Elle flaire le bon coup Œil jeté sur le breuil Y vaquent à coups de hure furieux quelques vigoureux râgots Que le chasseur n’aura pas C’est certain Mon javelot en fait foi !
Ourlet et fruticée, ici, Avancent à grandes enjambées herbues Mais aucun Macbeth Pour s’en inquiéter
A coups de sources On a chassé les sorcières d’ici Il y a de cela un bon millénaire Ne subsiste que l’eau limpide de la Morthe Et plus un seul paysan pour y laver son linge sale En famille dans les villages dépeuplés Des Monts de Gy Le réseau karstique Vaut bien le réseau électrique Me murmure la fontaine esseulée
* Ici, je m’apprête à tourner en rond Les cercles font mon bonheur Faut dire
Ecorces de platane feront l’affaire J’y graverai des signes impétueux
Les bras de l’enfant de quatre ans Ne parviennent pas encore à embrasser Le robuste tronc
Ecorces brunes s’en détachent par plaques entières Sous ses petits doigts qui deviendront grands De vraies paluches bonnes à gifler Les importuns si nombreux dans la cour de récré En ce mois de novembre 1962 si pluvieux
Trois petites salopes le montrent du doigt Pour le dénoncer à la maîtresse courroucée Un coup d’épaule, et l’importun a fini La tête la première dans le bac à sable vide de sable Mais plein des eaux pluviales de novembre étourdi
On le punit de manière si originale En l’enfermant entre le poêle à charbon et les barreaux Qui forment un cercle protecteur autour du poêle Toute une journée, il a ainsi l’occasion de contempler Ses coreligionnaires Il savoure sa haine recuite C’est décidé Il haïra l’école
A l’école du bleu Dans le grand jardin Son œil s’aiguise Son verbe s’exerce
A la pointe sèche Il trace de grands cercles Dans l’azur Jette un regard ému sur la terre retournée Y abondent les carottes sauvages
C’est décidé Il sera de ceux qui disent toujours non Au monde des humains Gourmand comme pas deux, A lui les nourritures terrestres ! * Dans la combe Deux tombes Ci-gisent Jean et Michel Les deux meilleurs ennemis Du monde
Ni algiz Ni croix chrétienne Ni rune importune Ne viennent ici Polluer la paix des lieux
Jean-Michel Guyot 10 juillet 2023
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