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Hypocrisies - Égoïsmes *
Alfred Tulipe XXI

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 Article publié le 24 avril 2023.

oOo

Ce matin-là, la pluie tourbillonnait avec les dernières feuilles et on me vit passer avec un parapluie contre le vent qui faiblissait à cette hauteur du faubourg. J’avais emporté la clé, sachant que Lucienne en possédait un double, mais j’avais interpellé la femme de chambre pour lui en interdire l’accès sous prétexte de travaux en cours dans le domaine qui était le mien.

« Ah ! mais c’est que je sais pas si madame Lucienne sera d’accord ! C’est qu’elle tient à la propreté ! Et puis quand vous fermez pas les volets pour la nuit, on sait bien comment on va trouver les choses ! Moi je fais rien sans qu’on me le dise !

— Mais je vous le dis ! N’entrez pas ! Que personne n’entre ! J’ai là-haut des choses en cours de traitement…

— Vous amenez du travail chez vous… ? C’est le patron qui doit être content !

— Il ne le sera que si personne ne vient mettre son nez dans mes affaires !

— Vous devez impérativement laisser la clé à l’office…

— Le « Do Not Disturb » est à la poignée. L’usage veut qu’on le respecte sous peine de…

— Cette obligation ne concerne pas le personnel qui, monsieur, je vous le rappelle, travaille sous les ordres de son employeur. Et vous connaissez madame Lucienne… Maintenant que vous avez éveillé sa curiosité…

— Je ne lui ai encore rien dit !

— Mais elle l’apprendra ! Et alors…

— Il y a bien un moyen de…

— Vous n’êtes pas chez vous dans un hôtel, monsieur Chercos… Il faut vous mettre ça dans la tête. Et ne pas laisser traîner du travail dans votre chambre. Qui sait ce qui pourrait arriver s’il tombait entre de mauvaises mains… Mais vous pouvez compter sur moi… d’autant que madame Lucienne me fait confiance question travail bien fait…Elle n’y mettra pas le nez… Mais sans garantie, hein, monsieur Chercos ? Je serai discrète comme une tombe… »

J’avais réussi à attiser son appétit de nouveauté. J’aurais mieux fait de la fermer en même temps que la porte. Le gosse était bien caché, ni sous le lit, ni dans l’armoire. Il m’avait aidé à faire le lit et à ranger ce qui traînait çà et là. Les volets étaient ouverts (ils l’étaient déjà), la fenêtre fermée et les rideaux tirés. Le lavabo prenait toute la place tant je l’avais briqué ! Le gosse avait balayé le plancher avec un coin du dessus de lit qu’il avait ensuite épousseté dans le lavabo avant que je m’y mette. Il n’y avait plus aucune raison de passer le paillasson une fois la porte ouverte : un simple regard suffirait à convaincre l’intrus que le travail d’hygiène et de propreté avait été exécuté avec conscience. Ce qui ne manquerait pas d’intriguer ma bonne vieille Lucienne si jamais il lui prenait l’idée de monter pour inspecter son outil de travail. La bonne, elle, se contenterait d’un regard sans pousser plus loin son sens de l’inédit puisque l’info se donnait à elle sans effort. Elle aurait vite fait d’initier la rumeur et, en moins d’une heure, Lucienne saurait que j’avais nettoyé ma chambre et que j’en avais emporté la clé pour que personne n’y entre. J’étais bon pour une visite d’inspection ! Bon Dieu, je n’y couperais pas ! Et le gosse qui avait du mal à retenir sa toux glaireuse ! Je m’étais mis dans un drôle de pétrin. Voilà ce qui se passe quand on n’habite pas chez soi et qu’un gosse s’interpose entre votre tranquillité et l’encart local du quotidien régional. Le parapluie crépitait comme les brindilles dans la cheminée. Je ne voyais pas le chemin, les yeux occupés à mesurer la profondeur des flaques où je pataugeais inévitablement. Les explosions caractéristiques de la Trabant meublèrent alors ma solitude. La portière s’ouvrit. Sally Sabat portait des lunettes de soleil que je ne lui connaissais pas. De quoi souffrait-elle à ce niveau de sa physiologie globale ?

« Montez donc, bougre d’idiot ! Je ne vais pas vous manger !

— C’est que… je m’étais préparé à cette promenade matinale…

— Vous êtes en avance, constata-t-elle en tapotant un cadran (ongle verni de noir).

— Raison de plus… Mais j’y pense : vous aussi vous êtes en avance… Une urgence… ?

— Montez et je vous tiens au courant ! »

Au courant, je l’étais déjà ! Je fermai le parapluie et le secouai sous la pluie. Sally s’en empara et le disposa bien vertical à ses pieds. Il commença à s’égoutter. Le pied droit maintenait le ralenti. La carrosserie était prise de tremblements aussi divers qu’inattendus tandis que je frissonnais sans me plaindre du vent qui me poussait dans le dos. Sally pinçait un morceau de cigare entre ses lèvres gauchement peintes d’un noir de nuit soumise aux caprices des réverbères. Ses joues subissaient de violentes contractions et les yeux clignotaient à sec. Elle était en proie à une angoisse qui valait la mienne en intensité et en douleur de fond. Je pris place comme le mort qu’elle voyait en moi depuis que j’avais caressé son cou dans un moment d’idées noires. Le brasier du cigare rougeoyait, se reflétant dans les vitres dégoulinantes. Porte se ferma. Elle embraya. La bagnole chassait à droite, mais Sally avait l’habitude de ce chemin par temps de pluie. Les essuie-glaces couinaient devant ce qui venait de se transformer pour moi en tableau accroché quelque part dans mon imagination de prévenu. Nous cahotions presque gaîment. Le coude nu de Sally me charcutait l’épaule pendant qu’elle me tenait au courant. Elle en savait moins que moi, comme de juste ! La grille de Sainte-* était grande ouverte, mais un véhicule en bloquait le passage. Deux flics s’entretenaient du temps qu’il fait, à l’abri d’un des piliers mangés par le lierre. Sally actionna les phares. Ils clignotèrent et l’un d’eux s’approcha, les doigts sur le bord de sa capuche, les yeux plissés sous les gouttes, se pliant pour amener sa tête au niveau de la vitre que Sally entrouvrit sans cesser d’embraser son cigare. Le flic agita ses grosses lèvres violacées et sa langue apparut comme s’il avait l’intention de lécher. Les lunettes noires de Sally lui posaient des questions auxquelles son cerveau ne répondait pas, occupé à surveiller la masse nuageuse « stationnaire » qui limitait l’horizon à l’orée des bois environnants.

« Vous avez des nouvelles ? demanda Sally qui retrouvait sa voix de cadre en astreinte. On m’a juste laissé un message…

— On vous en dira plus à l’intérieur, » dit le flic.

Il avait prononcé le mot intérieur avec envie. Pourquoi surveiller l’entrée ?

« Personne d’étranger au service n’entrera aujourd’hui, assura le roussin.

— Monsieur est de garde, dit Sally qui s’efforçait de ne rien perdre de son ascendant sur tout ce qui vivait à Sainte-*.

— Je sais qui vous êtes, madame… Je pense que vous êtes attendue… Monsieur, je sais pas… mais si vous le dites… Je ne suis pas censé vérifier les dires des responsables du site… Vous pouvez amener qui vous voulez…

— Je n’ai pas dit que je le voulais ! Ce monsieur va s’occuper de les tranquilliser… Je suppose que la nouvelle a déjà fait le tour… Vous n’êtes pas bien discrets…

— Difficile de l’être dans cet uniforme, madame !

— Vous voulez un parapluie ? » dis-je sans pouvoir retenir ma langue.

Le type me regarda comme si c’était moi qui portais des lunettes de soleil. On avait dû se croiser sur la route où je pratiquais le vélo que Lucienne avait cru volé. On avait échangé de bizarres paroles en attendant que les choses s’éclaircissent. Il empoigna le parapluie comme si je lui confiais un bien précieux dont il avait l’intention de prendre soin. L’insistance de son regard n’avait rien à voir avec le vélo qui n’avait pas été volé. On avait parlé de moi et il se demandait ce que ça voulait dire, qu’on parle de moi et que rien n’illustre ces propos pour éclairer sa lanterne, à part ce qu’il savait de moi relativement au vélo. Il ouvrit le parapluie. Son collègue s’écrasait contre le pilier, sautillant mais sans frapper des mains. Il souriait parce que le parapluie commençait à prendre le vent. Le moteur s’emballa et la bagnole chassa. Le roussin sauta comme un banderillero et l’autre fit « Olé » comme s’il revenait de vacances et que ce qu’il y avait appris de la vie des autres ne s’était pas encore effacé de sa mémoire de chorlito. L’allée se mit bientôt à grincer, giclant dans les buis. Deux autres pandores attendaient sous le porche, pas mécontents d’être au sec mais sur le point de se réchauffer l’un l’autre. Sally coupa le contact et suça la clé pour je ne sais quelle raison dont l’inexplicable titilla l’esprit de celui qui descendait les marches pour tenir la portière. Je sortis de mon côté, sans parapluie, ma sacoche sur la tête et me précipitant sous le porche où le gendarme m’accueillit comme si je venais visiter ma grand-mère mourante. Sally avait déjà poussé la porte. Elle avait dit :

« Ces fêtes qui se terminent mal… !

— À qui le dites-vous !

— Je me demande ce qui va faire la Une : le monument aux morts ou ce malheureux enfant… ?

— Peut-être bien son ravisseur…

— Vous ne lui avez pas encore mis la main dessus, allez ! S’il existe… Je penche plutôt pour…

— On n’est pas du genre à négliger les pistes… Encore faut-il qu’on en voie les traces… Monsieur est avec vous… ?

— Votre collègue me connaît… couinai-je.

— Moi aussi je le connais. Entrons ! »

C’est fou ce qu’on peut perdre comme temps en conversations oiseuses à la campagne ou pas trop loin des pâturages ! Sally monta tandis que je prenais le chemin des vestiaires. Je croisai quelques spectres qui savaient pourquoi les services judiciaires était en alerte rouge, mais personne ne me demanda si j’avais des nouvelles « extérieures ». J’enfilai mon tablier et une fois ma trousse en bandoulière, je montai moi aussi. Il valait mieux que je me présente devant Panglas en tenue de travail. Je craignais d’avance de me retrouver au cœur de sa tragédie. Un gendarme descendait, un dossier sous le bras. Il me sourit, peut-être médusé par la lenteur de mon approche, mais il se dirigea sans mollir vers le tourniquet et s’arrêta un moment sous le porche pour s’entretenir avec ses collègues. J’atteignis le palier du premier et poussai la porte qui grinça comme d’habitude, sorte de plainte arrachée à l’ancienneté des lieux ou à leur histoire. Le couloir était vidé de sa substance habituelle. Aucun zombie en vadrouille à la recherche de compétences. Sally discutait avec des gendarmes qui formaient cercle autour d’elle. Je m’approchai. La femme de chambre était-elle sur le point de parler à Lucienne de mon étrange attitude ? Ma clé n’était pas au clou.

« La pluie ne va pas nous faciliter la tâche, dit un capitaine qui portait son képi sous le bras. Nous ne savons même pas s’il a pris le train ni où il en est descendu… Nous interrogeons en ce moment même les voyageurs qui auraient pu…

— Voilà Frank ! C’est un ancien flic. »

Le docteur Panglas se détacha du groupe, main tendue non pas pour que je la serre mais dans l’intention de la poser sur mon épaule pour m’inviter à participer au briefing in progress. Les gendarmes ne proposèrent pas les leurs. Ils n’avaient pas réagi à l’annonce que le docteur avait réservée à mes compétences. Julien (pas Magloire) lui avait confié que je ne le laissais pas « indifférent ». On tiqua à la ronde. Sally jaillit du groupe pour pénétrer dans le bureau resté ouvert, ce qui n’arrivait jamais même en l’absence du docteur. On pouvait voir le classeur de Fouinard entre deux fenêtres. L’envie de parler me rendait visiblement inquiet, mais tout le monde l’était, et pour des raisons erronées. Il n’y a rien de plus angoissant que l’erreur qui motive le comportement des autres parce que vous en êtes la source. Sally ressortit du bureau avec un carton qu’elle avait rempli de ce qui pouvait contribuer à la recherche. Le capitaine la reçut cérémonieusement et jeta un œil pointu à l’intérieur, mais sans y mettre sa main gantée de blanc. La nouvelle l’avait surpris devant son miroir qui recevait alors le reflet qu’il avait pour mission de présenter aux officiels de la cérémonie de commémoration. Le foudroiement de la statue du soldat donnait à cette célébration un sens que personne n’avait envisagé. Je savais bien que je n’avais pas rêvé !

« Je ne l’ai pas vu s’écrouler, dis-je comme si mon cerveau voulait changer le sujet de la conversation en cours.

— Qu’est-ce qui s’est écroulé… ? demanda Sally que la faiblesse évidente de mon témoignage interloquait.

— Je suis rentré avant…

— Avant quoi ?

— Monsieur veut-il parler de lui-même… ? Je l’ai croisé plus d’une fois sous le chapiteau… toujours un verre à la main !

— Le moment est mal choisi pour plaisanter, Grobec ! »

La main de Panglas avait quitté mon épaule. Elle m’isolait. La foudre s’était contentée de percer un trou dans le casque du soldat et ça avait valeur de symbole, c’était tout.

« Dire que les gosses jouaient au Mur une demi-heure plus tôt !

— Messieurs ! »

Le capitaine reprit aussi sec le contrôle des opérations, clignant de l’œil dans ma direction, mais ce devait être un tic, car il se mit à cligner dans d’autres directions sans que personne ne prête attention à ce syndrome profond. Panglas souleva plusieurs fois le combiné du téléphone sans y verser de larmes. Il raccrochait comme si sa douleur croissait dans l’intervalle. Un verre d’eau surmontait une pile de dossier. Sally le surveillait du coin de l’œil, n’osant pas y toucher pour éviter les inconvénients du papier mouillé. La boîte de cigares était ouverte. L’un d’eux était écrasé dans le cendrier, plié en angle droit, fumant encore, mais sans braise visible, en tout cas pas dans la pleine lumière qui éclairait le bureau. Les lampes émettaient une vibration capable de vous torturer le tympan.

« Si je ne suis pas utile... dis-je en reculant comme si je sortais du cabinet royal.

— Mais si vous l’êtes ! s’écria Panglas en me retenant par la manche.

— Comme vous voulez… consentit Sally qui me tira par l’autre.

— Nous sommes tous concernés, » fit Panglas.

Chacun l’était en effet, mais selon sa fonction. Et la mienne n’était pas encore définie. Qui la définirait avant que la vérité n’éclate ? Quel rôle m’apprêtais-je à interpréter en attendant de remettre le gosse en circulation.

« Vous n’avez rien entendu… ? me demanda le capitaine qui me traitait en lieutenant.

— Vous voulez dire… un cri… ? Par exemple…

— La foudre a le pouvoir de réduire au silence même les cris les plus puissants ! Presque tout le monde était rentré quand c’est arrivé. La plupart chez eux, mais le Buffet de Lucienne ne désemplissait pas. Quelqu’un vous a vu…

— Un dernier verre, sans doute… Et vous dites que c’est arrivé alors que je n’étais pas encore couché… ?

— Diable ! Si vous aviez été couché, le vacarme vous aurait sorti du lit aussi sûr que si un animal sauvage vous y avait mordu le… ! Mais je ne veux pas en savoir plus, rassurez-vous… Moi-même, il m’arrive…

— Je n’ai peut-être rien entendu (ce que pourrait expliquer la théorie de la phase profonde et de la paralysie qui s’ensuit) mais j’ai rêvé que tout le monument s’était écroulé !

— Pensez donc ! C’est du solide ! Du grès monté sans joint ! Mais la statue n’a pas eu cette chance… Je veux dire : de ne pas attirer les foudres de… qui vous savez…

— La guerre n’a pas que des bons côtés… Il faut bien que quelques-uns la perdent… Un trou, dites-vous… ? Comme c’est bizarre…

— Je ne l’ai pas constaté par moi-même… Pas eu le temps. La cérémonie aura lieu dans la salle polyvalente. Vous serez des nôtres… ? J’ai appris que vous avez reçu les honneurs de…

— Je suis d’astreinte aujourd’hui. Comme je suis dispensé du travail de nuit, il faut bien que je donne moi aussi un peu de moi-même…

— Oh ! Nous en sommes tous là. Ravi de vous connaître ! »

Il tourna les talons et laissa sa trace sur le plancher. Il en savait sans doute assez pour se permettre d’interrompre, le temps d’une cérémonie, le commandement des recherches qui, pour l’instant, ne donnaient rien. Nous les vîmes quitter les lieux comme un seul homme.

« Votre parapluie ! fit Sally.

— Je connais ce type… On se croise de temps en temps.

— Que vous veut-il… ?

— Rien de particulier… Il fréquente le Buffet de Lucienne. Il y laissera mon parapluie. D’ailleurs ce n’est pas le mien…

— Ah non… ?

— Je l’ai emprunté à Lucienne…

— Il va lui manquer ! Avec ce qu’il tombe !

— Pourquoi serait-il descendu du train avant son départ ?

— Parce qu’il savait ce qu’il faisait ! »

C’était la voix de Panglas. Il avait repris place dans son fauteuil, un cigare entre les doigts, l’annulaire près du brasier porté au rouge, l’anneau nettement impossible à retirer sauf à le rompre.

« Allez donc vous changer les idées avec vos coreligionnaires, Frank ! Vous en crevez d’envie…

— Sous la pluie ! s’écria Sally. Mais c’est qu’il est de service !

— Ça ne durera pas une heure, dit le docteur en essuyant une larme sur sa joue. Laissez-le constater que la statue est toujours debout. Il a besoin de se rassurer sur sa capacité à distinguer le vrai du faux. Vous savez quoi, Frank ?

— Je … À quel sujet… ? Je ne vous suis plus…

— Je me demande si Julien (Magloire) a tué Alfred Tulipe.

— En tout cas il est mort…

— Oh ! Vous savez… Avec la police italienne… Mais s’il n’est pas mort, et que Fouinard n’a pas tort, la présence de Pedro Phile dans notre ville n’est pas étrangère à la disparition de mon fils…

— Mais Pedro Phile est mort ! Fouinard paie assez cher cette exécution…

— Et si Alfred Tulipe ne l’est pas, hein ? Quelqu’un a-t-il été condamné pour l’avoir assassiné ?

— Julien Magloire… heu… je veux dire : Titien Labastos a été jugé irresponsable. Je le sais : j’étais là ! J’étais là aussi quand ils ont rapatrié le cadavre encore chaud d’Alfred Tulipe.

— Vous avez ouvert le cercueil… ? Non, n’est-ce pas ? Personne n’a mis en doute la capacité de la police italienne à identifier le corps d’un étranger.

— Vous… Vous pensez que Julien (pas Magloire) est entre les mains…

— Sinon d’Alfred Tulipe (en admettant qu’il soit effectivement mort ou en fuite à l’autre bout du monde), en tout cas celles de complicités qui restent à identifier. Et je ne compte pas sur les talents de nos services judiciaires pour pallier cette carence ! Je compte sur vous !

— Mais je n’ai jamais exercé… Je travaillais dans un… Je n’ai jamais rien appris qu’à travers un écran… Je n’ai jamais su distinguer le vrai du faux…

— Julien appréciait les paternelles attentions que vous lui avez accordées pendant ces vacances qui sans vous étaient maudites d’avance ! Oh ! Ne croyez pas que j’en ai conçu de la jalousie ! Je vous ai considéré d’emblée comme un partenaire en paternité.

— Ah vouais… ? »

 

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