Entre le monde et moi, s’intercale le concept de victoire.
Nul lien avec le Graal, par trop précis, par trop rattaché à une quelconque destination ou finitude.
Vaincre est un mouvement éminemment puissant qui conduit l’individualité à se déployer entièrement jusqu’à occuper la totalité de l’espace-temps.
Ce verbe à l’infinitif est à la fois le sujet de la narration et le sujet de tout, dissolvant tous les osbtacles passés, présents et à venir pour hisser l’individu dans un monde par-delà où la volonté suprême peut enfin - mais temporairement - se reposer. Avant de repartir, à nouveau.
Vaincre est un sommet ontologique.
Le concept de victoire a vocation à se répéter. Et se reprendre.
La victoire, c’est la vitesse, l’ensemble des moyens mis en oeuvre dans un mouvement linéaire, la victoire, c’est l’austérité suprême ou l’ascèse paroxystique qui signifie la mobilisation du métabolisme dans son entier.
La victoire annihile tout : la rivalité, l’adversité... pour mettre en exergue une esthétique de l’endurance et de l’implacabilité... à l’abri de tout.
Vaincre, c’est accepter de se dissoudre. Pour aller plus loin dans sa propre expansion. Et régénérer le concept même de victoire.